Ah, ma douce mon aimée
qui rends mes nuits enfiévrées
toi dont je caresse le corps voluptueux
toi dont je respire le parfum capiteux
ah , ma douce , ma chair , ma haine
qui me tiens dans tes chaînes
toi dont le sourire carnassier
vient chaque jour me dévorer
toi ma compagne de si longtemps
toi qui est mon passé mon présent
voilà , que d'un coup tu te dévoiles à moi
tu ne te cache plus tu es là , TOI
tu es là, sale, noiraude, blafarde
puant le vice, ravagée , hagarde
tu es là , avec ton visage glabre et tes yeux fous
ton corps triste , tordu, informe et mou
tes lèvres rougies du sang des morsures que tu m'as infligées
tes ongles, où pendent les morceaux de peau, que tu m'as arrachés
oui, tu es là pantelante putride, pathétique
dégoulinante de ton acide, virago ascétique
oui je te vois
là, face à moi
oui dans ce miroir je te vois
oui dans ce miroir, affreux reflet tu es là
rat, chien, putois
JE ME VOIS
Ozan